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« Oh !… je suis malheureuse, balbutiait-elle… Mais un jour je m’échapperai, oui !… oui !… et ils verront bien ! »

Tout à coup une ombre glissa sur le gazon, et la silhouette d’un homme de haute taille surgit entre les tilleuls. Effarée, elle se rejeta en arrière en même temps qu’une flamme jaillissait de ses yeux et que la colère faisait trembler ses lèvres, car elle avait reconnu l’intendant.

Il s’approcha d’un air patelin.

« Pourquoi reculez-vous toujours quand vous me voyez, mademoiselle Marie ? et pourtant… c’est votre meilleur ami que vous repoussez… »

Les larmes de la jeune fille s’étaient brusquement séchées.

« Je vous défends d’avancer », dit-elle.

Mais il ne l’écoutait pas.

« Comme vous êtes injuste pour moi ! continua-t-il, et cependant je n’ai d’autre souci que vos intérêts. Mais vous ne voulez pas