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marylka

riante pourtant avec un air de défi, entrait dans la salle. Un instant elle promena ses regards insolents sur chacune des personnes présentes, mais particulièrement sur son père. Et c’était ce calme imperturbable qui avait le don d’exaspérer le gentilhomme ; aussi tout le sang-froid qu’il essayait en vain de garder l’abandonna d’un seul coup.

« Voulez-vous me dire, mademoiselle, qui vous a donné le droit de sortir à cheval le matin quand vous devez être toute à vos études ? »

Un sourire énigmatique effleura les lèvres de la jeune fille, mais, sans se décontenancer :

« Personne, dit-elle ; je suis sortie parce que cela m’amusait !

— Alors, vous vous moquez des ordres de votre père. M. Alexandrowicz a dû pourtant vous dire… »

Elle jeta à l’intendant un regard de mépris souverain.

« Lui ! murmura-t-elle en haussant les