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marylka

loin maintenant… près des lacs… où il y a des fleurs… »

Mais un vigoureux soufflet lui coupa la parole :

« Tais-toi, bavard ! et va me chercher le régisseur tout de suite ! »

Quelques instants plus tard la porte s’ouvrit, et l’intendant apparut dans l’encadrement. C’était un Arménien de la Galicie orientale : il avait le teint olivâtre, le nez en bec d’aigle de sa race, les cheveux et la moustache très noirs, les yeux perçants. Sa tenue était soignée, il avait toutes les allures d’un homme du monde. M. Ladislas le toisa.

« Pourquoi avez-vous laissé sortir Mlle Marylka malgré ma défense ? Je ne compte donc plus chez moi ? Je ne suis plus bon qu’à porter en terre ? On brave mon autorité ! »

De grosses veines sillonnaient son front, sa face pâle se marbrait de taches rouges, il était effrayant, les yeux hors des orbites, la voix