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tère s’en aigrit, et peu à peu, lui si cordial, si généreux, se transforma en un emporté capricieux. Il semblait même que la méfiance fût devenue le fond de son caractère et qu’il ne cherchât plus qu’à se garer de cet immense égoïsme qu’il croyait voir surgir partout sous ses pas. La vue même de ses deux filles l’irritait. Marylka, l’aînée, surtout, avait le don de l’exaspérer. Volontaire, exubérante, mal équilibrée, elle s’accommodait difficilement du système de caprice et de violence adopté par son père.

Déçu dans toutes ses affections, M. Ladislas s’était rabattu sur la nature, qui ne trompe pas, et s’était occupé avec amour de ses paysans, s’initiant à leur vie, cherchant à mettre ses théories en pratique, et voilà maintenant que sa faiblesse croissante l’avait obligé à se rendre aux supplications de ses voisins et de sa femme, et à accepter l’aide d’un administrateur.

L’arrivée d’un étranger s’ingérant dans ses