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accueilli ses interrogations, que la douce aïeule n’était plus.

Sa douleur avait été si poignante qu’il ne s’était pas aperçu de l’accueil embarrassé que lui faisait sa famille.

Comme déporté politique, une partie de ses biens avait été confisquée, et il était considéré par la loi comme déchu de tous ses droits ; il se trouvait donc à la merci de ses frères, qui, tacitement, s’étaient engagés, vis-à-vis de l’aïeule, à lui rendre son dû.

Mais il constata bientôt, avec amertume, qu’on n’avait pas pris la défense de ses intérêts avec l’ardeur qu’il s’imaginait. Son retour paraissait gêner ; on s’était très bien accoutumé à son absence, et la crainte des ennuis que sa présence pourrait susciter semblait dominer. L’un de ses frères, installé dans la propriété qui lui était échue, regimbait à lui céder la place, et puis il allait falloir rendre des comptes, alors qu’on avait peut-être espéré voir s’éterniser cet état provisoire.