Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/258

Cette page a été validée par deux contributeurs.
250
marylka

« Des nouvelles ? demanda l’Arménien, tout en crayonnant dans un petit registre.

— Oui, j’oubliais… C’est Rose qui écrit. Il paraît que Catherine se remet difficilement de sa déconvenue et devient chaque jour plus irritable. Thadée n’a pas réussi à quitter le régiment… et on l’exile dans l’extrême Nord, à cause du scandale,… et puis… c’est cette petite juive,… Lia,… il me semble,… vous vous souvenez ?… eh bien… elle est morte, la pauvre,… morte de phtisie… ou de chagrin,… on ne sait !…

— Ah ! » fit seulement Alexandrowicz, tout en continuant à tracer des chiffres dans son carnet. Puis, se tournant vers Madia :

« Sais-tu si Samuel est venu voir la jument ?

— Oui, père, il la trouve belle, sans une tare ; il reviendra demain. »

La vie routinière continuait, implacable, sans être seulement effleurée par ces événements qui avaient bouleversé tant d’existences.