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saient derrière les vitres de la maison. Dans la salle à manger, Natalka donnait des ordres pour le souper, ou bien interpellait Madia, qui, triomphante, promenait dans ses bras un bébé de quelques mois.

« Voyez votre fils, maman ! Il rit ! il veut parler ! est-il gentil !

— Oui, oui, c’est un trésor,… mais donne-le à Niania et va voir si Voytek et Marylka sont rentrés. »

Sur le seuil, Alexandrowicz venait d’apparaître, poudreux et couvert de sueur.

« Les voilà, les voilà, nos fiancés ! s’écria-t-il. Ils traversent la pelouse et s’attardent en vrais amoureux ! »

Sur ces faces calmes, tout absorbées par le labeur quotidien, aucune trace de la rancune ancienne ne semblait avoir subsisté. Marylka n’avait-elle point, du reste, terrassé son orgueil et compris que les puérilités mesquines humilient une âme bien trempée !

Sur la table gisait une lettre ouverte.