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marylka

lait encore qu’il vînt la narguer jusque chez elle !… dans le sanctuaire de son foyer !… l’outrage était trop grand !… Elle s’était levée tout d’une pièce et, ramassée contre la muraille, écarquillait les yeux, avec un tremblement de tout le corps. Lui, très animé, la face cramoisie, avait passé son bras sous celui de Marylka et affectait de rire en chuchotant à son oreille. Tout à coup ses regards qui fuyaient rencontrèrent ceux de Lia braqués sur lui, et l’expression méprisante de la jeune fille le déconcerta si fort qu’un ricanement nerveux, involontaire, s’échappa de ses lèvres. Le visage de Lia s’était contracté, elle eut un geste de rage, écarta brusquement son voile. Non, c’était plus qu’elle n’en pouvait supporter !…

Toute blanche, dans sa tunique immaculée, ses cheveux aux reflets bleuâtres épars sur ses épaules, elle bondit en avant. Un frisson avait parcouru l’assemblée… Que lui prenait-il donc ? Les femmes levèrent les bras avec