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marylka

comptez pour rien !… La déception de ses parents !… votre fameuse dette paternelle,… car c’est cela qui vous a décidée ! rien ne vous importe donc plus ? Eh bien, moi, je vous dis que dans la vie on doit mieux savoir ce qu’on veut. Il est trop tard maintenant pour revenir en arrière,… il faut vous résigner… et vous ne mourrez pas, ma foi, pour épouser un charmant garçon que toutes les jeunes filles du pays vous envient ! J’ignore quelle lubie vous est passée par l’esprit, mais je vous engage à aller dormir : la nuit porte conseil ; demain, j’espère, vous vous réveillerez en possession de votre sens commun, qui me fait joliment l’effet de battre la campagne ce soir. »

Lentement, à reculons, toute secouée par ces reproches, Marylka s’était éloignée, un profond découragement l’accablait ; — hélas ! ce n’était plus l’heure de la révolte, mais bien celle de la résignation, du sacrifice, qui avait sonné pour elle.