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marylka

fatal l’en avait instruite ! Épousée par lui, elle eût été capable de toutes les vertus, de tous les héroïsmes ; avec Thadée, au contraire, ses défauts prendraient le dessus, sa vie serait terne, sans but, sans utilité, comme celle de ces frivoles mondaines qui l’entouraient. Puis, dans sa conscience loyale, elle s’épouvanta. Comment oserait-elle promettre de l’aimer, cet homme, quand elle venait de s’apercevoir que son cœur était tout à un autre ? D’un mouvement farouche, elle s’était relevée… « Je vais aller trouver ma tante,… je lui dirai que ce mariage est impossible !… » Elle avait la tête en feu, ses mains étaient brûlantes…

Ayant allumé une bougie, elle courut à la chambre de la vieille demoiselle, poussa la porte. Catherine commençait à s’endormir. Cette brusque lumière qui blessait sa vue lui fit faire un sursaut.

« Eh bien, Marylka,… êtes-vous folle ? Que lui prend-il donc à cette petite ? Vous allez mettre le feu à mon lit !