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marylka

fresques rongées d’humidité qui s’effritaient, une voix grave montait, accompagnée des accords de l’orgue. Extasiée, Marylka écoutait, agenouillée dans sa stalle, les psaumes admirables de Marcello, et son âme fondue en délices oubliait tout : monde,… misères,… déceptions ; ses nerfs se détendaient, elle éprouvait comme la révélation d’une existence nouvelle, inconnue jusqu’ici ; elle devinait des bonheurs cachés,… des félicités inouïes… Ses joues étaient mouillées de larmes, elle aurait voulu mêler sa voix à ce cantique passionné.

À ce moment, venant de l’ombre d’un pilier, elle sentit un regard intense l’envelopper, et, comme elle cherchait à voir qui pouvait la regarder ainsi, elle reconnut Voytek, dont elle ignorait la présence à l’église.

Un instant, les éclairs de leurs yeux se fondirent en une communion muette, mais tout de suite elle abaissa les paupières.

Des fragments du Stabat Mater de Pergolèse