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marylka

La vie lui faisait horreur !… tout était gouffre autour d’elle, elle se demandait à quoi bon l’existence… et elle eût voulu se glisser dans ces ténèbres sans fond et disparaître pour toujours. Alors, brusquement, la pensée de son prochain mariage lui vint, et elle eut un frisson d’angoisse.

À ce moment, une voiture chargée de malles s’arrêta devant la maison, et Marylka en descendit suivie de ses tantes.

Un cri mourut dans la gorge de Lia, elle se rejeta en arrière en un sursaut d’agonie.

Oh ! le supplice allait commencer maintenant ! Farouche, elle avait bondi de l’autre côté de la chambre, ouvert toute grande la porte. La voix de sa belle-mère cria : « Lia, Lia, viens ici !… » Mais elle ne l’écoutait pas. Déjà elle était au bas de l’escalier, traversait le jardin, et maintenant elle courait à travers la grand’route, les yeux égarés. Sur le pas d’une vieille masure, Golda, la colporteuse, était assise.