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marylka

Ladislas rêvait pour vous ce mariage : ce serait, disait-il, le meilleur moyen d’acquitter sa dette !… Mais il n’osait espérer la réalisation d’une telle chimère… »

Marylka s’était jetée sur la lettre et la dévorait. Longtemps elle resta abîmée dans sa lecture, longtemps elle essaya de retenir les larmes pressées qui s’amassaient sous ses paupières.

« Et si je refusais ? demanda-t-elle enfin d’une voix troublée.

— Je vous tiendrais pour folle !… dit Catherine, et je me dirais que vous avez eu grand tort de quitter l’égide maternelle.

— Fi ! ma sœur » ! s’écria Rose, blessée d’une pareille dureté.

Mais Marylka l’avait interrompue, et doucement :

« Rassurez-vous, ma tante, dit-elle résolument, vous pouvez dire à Thadée qu’il vienne… Mon père avait raison, ce sera le meilleur moyen d’acquitter sa dette ! »