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marylka

elle deux ans auparavant, lors de la maladie et du désastre de son père, et elle revenait avec une insistance perfide sur l’empressement qu’avait mis Thadée à accourir à son appel.

« Il était fou, ce jour-là !… jamais le train ne l’amènerait assez vite en Podolie !… et à son retour ! avec quel enthousiasme il nous parlait de vous, ma mignonne,… et de votre cher père dont l’accueil l’avait si profondément touché !…

— Oui, murmurait Marylka, plus émue qu’elle ne prétendait le paraître, je n’oublierai jamais combien M. Thadée a été bon pour nous alors… » Mais elle en voulait à la maréchale de chercher à l’attendrir par ces souvenirs-là ; elle comprenait qu’en échange des consolations apportées aux derniers moments de son père on lui demandait de rendre aujourd’hui un fils à ses parents… À la fin, vaincue par une crise de larmes de la maréchale, elle avait promis de réfléchir…

Cette nuit-là, dans le silence de sa petite