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marylka

« Ah ! cette fille s’appelle Lia, je l’ignorais !… Oui, en effet, la malheureuse est venue un soir au camp me trouver ; elle est, paraît-il, fort éprise d’un de mes sous-lieutenants, et m’a raconté que son père veut à toute force lui faire épouser un de ses coreligionnaires, jeune talmudiste… » Il souriait maintenant, complètement rassuré. « Mais qui donc a pu vous dire tout cela ?

— Que vous importe !

— Ah ! Panna Marya !… vous m’espionnez !… prenez garde, je croirai que vous êtes jalouse !… Mais vous aurez beau me tendre des pièges, allez !… je vous défie de trouver gravé au fond de mon cœur un autre nom que le vôtre !… et cela depuis si longtemps déjà ! depuis ce jour… où, pour la première fois, je vous ai aperçue sur cette véranda, avec votre petite robe de toile bleue au col marin et vos longues tresses flottantes !… Vous souvenez-vous ? Nous avons dansé l’oberek ensuite… et je vous ai suppliée de venir un jour à Lublin…