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marylka

nait-on pour un sot ? Un petit rire nerveux le secoua.

« C’est très intéressant tout ce que vous m’avez raconté là, dit-il, mais à quoi bon revenir là-dessus ? il y a si longtemps que ces choses se sont passées, et depuis nous avons été occupés tous les deux si différemment ! »

Elle le regardait hébétée, sans bien comprendre.

« Alors… vous ne m’en voulez pas ? balbutia-t-elle.

— Moi !… mais pas du tout ; pour quoi faire ?… »

Et il rit encore une fois, de ce mauvais rire un peu saccadé ; puis, saisissant la main qu’elle lui tendait toujours, il la serra dans la sienne ; et elle eut l’impression d’un étau glacé qui emprisonnait ses doigts. Dans son gosier étranglé les paroles s’arrêtèrent. Tant de choses lui restaient à dire encore,… son ardeur au travail, car elle s’était mise à faire des traductions d’anglais, ses projets pour l’hiver,…