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marylka

groupes charmés de ces hommes et de ces femmes élégantes, dans le frisson de tulle de sa robe légère. Autour d’elle montait un encens de paroles douces dont le rythme la berçait comme un murmure d’amour.

« C’est une déesse », murmurait Thadée, un éclair d’orgueil au fond des yeux. Et il s’attachait à ses pas, ne désertant ses côtés que lorsqu’il y était contraint par l’exigence des autres danseurs ; alors il venait s’asseoir auprès des deux vieilles demoiselles, toutes pâmées, elles aussi, d’une fierté sans pareille.

« Eh bien, disait Catherine rayonnante, est-ce toujours la petite Marylka dont vous avez jadis voulu me voler le portrait ?…

— Oh, tante Kate ! — il l’appelait familièrement ainsi depuis quelque temps, — oui,… toujours ! toujours !… avec la grâce, le charme !… la magie de ses dix-huit ans en plus ! Et savez-vous ce que me disait tout à l’heure mon aïeule si difficile, vous le savez, quand je la ramenais à sa voiture ?…