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marylka

diste qui épouse Lia, la fille de notre propriétaire ? »

Éblouie par cette apparition exquise qui illuminait positivement les murailles enfumées de la pièce, Catherine était restée un instant muette, retenant le chapelet de ses reproches ; mais, à cette question insolite, toute l’indignation de la vieille demoiselle se réveilla.

« C’est un peu trop fort ! dit-elle. Comment ! vous escaladez la fenêtre pour voir passer le régiment, vous déjeunez de pommes vertes, un fruit de femme de chambre !… et vous voulez que je vous donne encore des détails sur les faits et gestes des juifs du quartier ?… Vraiment, Marylka, vous outrepassez les bornes ! »

Puis, tournant les talons, elle rentra chez elle, suivie de Kanounia, qui prévoyait un orage intime.

La jeune fille s’était mordu les lèvres et faisait des efforts pour vaincre la colère, qui, elle