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marylka

si grouillantes de guêpes, que chaque pépin semble se mouvoir.

Pendant que Marylka s’attardait étourdiment dehors, Rose s’éveillait tout éperdue. Conçoit-on une pareille négligence !… Cette sotte de Kanounia n’avait-elle pas oublié de couvrir la veille les miroirs, comme elle en avait reçu l’ordre depuis plus de vingt ans ? Aussi la vieille demoiselle avait-elle été poursuivie toute la nuit par les visions et les fantastiques images qui ne se font pas faute de surgir de ces glaces perfides.

« Si vous m’envoyiez au moins Marylka, ma sœur, pour me lire quelques pages d’Ivanhoé !

— Marylka ! elle en fait de belles, ma chère… Moi aussi, je l’ai cherchée partout, et savez-vous où elle était ? Mademoiselle avait simplement escaladé la fenêtre de la chambre pour aller voir passer le régiment ! Voyez-vous ce spectacle !… Une fille de bonne maison sauter par la croisée pour voir défiler des soldats !… en croquant une pomme, encore !… »