Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
marylka

— Bah ! Vous croyez ? Mais d’abord… mes parents s’entendent à peine entre eux !… comment voulez-vous qu’ils s’entendent avec moi !… Mon père est toujours malade, préoccupé de ses affaires, et, quant à ma mère, elle aime exclusivement ma petite sœur ; je ne compte donc pas pour eux, ni pour personne d’ailleurs. Aussi je fais ce qu’il me plaît sans m’inquiéter jamais des autres. »

Une expression presque dure avait assombri son joli visage.

« On vous a sans doute beaucoup choyé dans votre enfance, vous ?… Mais tout le monde n’a pas ce bonheur ! »

À son tour le front du jeune homme s’était assombri.

« J’ai perdu mes parents tout jeune, dit-il, et c’est chez un oncle que j’ai été élevé. »

Elle rougit très fort. Comment avait-elle pu oublier les bruits qui avaient couru lors de l’arrivée de Voytek dans le domaine ? n’avait-on pas raconté que sa mère l’avait abandonné