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marylka

arriva à la scène avec l’Arménien, sa surexcitation était à son comble.

Lui l’écoutait, douloureusement ému, retrouvant, malgré les deux années écoulées, l’enfant rebelle et passionnée d’autrefois, que l’amour paternel était seul parvenu à dompter.

Toujours la même !… Pauvre petite Marylka !… songeait-il en l’enveloppant d’un regard de tendre compassion… Que de dures expériences la vie lui ménageait encore avec cette nature impressionnable, toute de prime-saut !

« Pourquoi me regardez-vous ainsi sans me parler ? lui demanda-t-elle ; trouvez-vous que j’aie mal fait ? »

Il hésita un instant :

« Vous voulez que je sois franc ?… Eh bien, oui,… en dépit des froissements, des humiliations, au risque de ne pas vous avoir là auprès de moi, ce qui me cause pourtant une si grande joie, je préférerais vous savoir encore chez votre mère, dans ce milieu sain, cham-