petite », dit Zizi, mis au courant de la conversation.
La jeune fille avait légèrement pâli. Depuis quelque temps elle faisait des efforts inouïs pour se contenir ; le persiflage continuel de sa tante, le lourd chagrin dont son cœur était rempli, ajouté à la fatigue du voyage, achevaient de l’exaspérer, et maintenant cette attaque insolite, badinage sans doute, mais que dans son irritation elle prenait au tragique, mettait le comble à la mesure.
Ainsi, elle n’était qu’un jouet, un fantoche, une marchandise qu’on cherche à écouler le plus avantageusement possible !… Son orgueil se révoltait, elle se sentait insultée, avilie par tous ces regards d’hommes qui l’examinaient.
« Et moi », demanda un troisième personnage, assez insignifiant, qui s’était tenu dans l’ombre et dont le visage subitement mis en lumière apparut fat et souriant, « ne me permettez-vous pas aussi de me mettre sur les rangs, mademoiselle Catherine ? »