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personne à taquiner, avisa tout à coup un détachement de cosaques venus pour se rafraîchir. Une idée diabolique traversa soudain l’esprit du facétieux gentilhomme. Il ordonna au cabaretier de leur verser de l’eau-de-vie à discrétion, et comme ils lui témoignaient leur reconnaissance : « Oh ! ce n’est pas moi qui vous ai régalés, mais une dame qui aime beaucoup les militaires, elle est là-haut… Vous pouvez aller la remercier. » Les braves garçons ne se l’étaient pas fait dire deux fois et bruyamment avaient fait irruption dans la chambre de Rose, puis, les yeux brillants, balançant leur taille athlétique, s’étaient emparés chacun à leur tour des mains de la vieille demoiselle ahurie, et y avaient déposé un baiser à la fois retentissant et mouillé d’alcool. Quand le dernier soldat avait quitté sa chambre, la pauvre Rose était évanouie…

« Alors, dit Boleslas en se tournant vers Catherine, vous voilà comme cela, du jour au lendemain, pourvue d’une fille à marier ?…