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marylka

— Dès le premier jour, dit Catherine, j’avais jugé Nathalie futile,… personnelle… et dépourvue surtout de… cette dignité… Et quand a-t-elle eu lieu, cette noce ?… y as-tu assisté, toi ? »

Depuis quelques instants Marylka, toute troublée et mal à l’aise, écoutait, le rouge au front, sans oser intervenir. Certes elle s’était maintes fois permis de blâmer sa mère, mais l’entendre critiquer par d’autres, et surtout de ce petit ton railleur et acerbe, était au-dessus de ses forces.

« Nous étions ruinées, dit-elle d’une voix sourde, c’était dur de quitter la maison,… et puis il y avait encore Madia à élever ; maman n’a eu que cette ressource pour empêcher la propriété de passer dans des mains étrangères… M. Alexandrowicz est du reste un homme du monde… très intelligent,… très pratique… »

Les deux sœurs se regardèrent.

« Pratique surtout, dit l’aînée.