Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
marylka

propriétaire, qui passait tout son temps sous la porte cochère, berçant entre ses bras un chat entortillé comme une poupée. Et elle se rappelait le désir fou qui la prenait d’aller parler à cette petite. Mais rien que cette idée eût fait bondir ses tantes. Un jour, cependant, trompant leur surveillance, elle avait interpellé, par la croisée du rez-de-chaussée, la petite juive.

« Comment t’appelles-tu ?

— Lia.

— Et où est ta maman ?

— Morte.

— Et ton papa ?

— Il a une nouvelle femme.

— Tu l’aimes bien ?

— Il faut l’aimer.

— Elle est bonne ?

— Elle bat.

— Et ton père, bat-il aussi ?

— Oh non ! il est bon, lui !…

— Alors, tu te plains à lui ?…