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« Oh !… que maman se remarie alors, que maman se remarie ! » Et tandis que Madia, joyeuse, au contraire, souriait et embrassait sa mère, elle s’était retirée sans ajouter un mot et était allée cacher sa douleur dans la chambre de celui qui était oublié.

Puis, comme dans un cauchemar, elle revoyait les apprêts de noce, le mariage en l’église lointaine et le retour des nouveaux époux, au milieu des acclamations des paysans, les mêmes qui pleuraient si sincèrement l’autre jour ! Et enfin la scène épouvantable, alors que, rentrée au logis, sa mère avait exigé qu’elle baisât la main de son beau-père.

« Oh ! tout, tout plutôt que cette humiliation ! » s’était-elle écriée dans un long sanglot, en s’échappant, pareille à une bête blessée, tandis que sa clameur de détresse allait, en se répercutant dans toutes les pièces de la maison, troubler l’allégresse générale.

Aujourd’hui, exilée volontaire, blâmée,