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marylka

femme ? Elle s’était comme réveillée, et, d’un élan spontané, attirant sur sa poitrine ses deux filles, elle leur avait confessé l’état précaire de leurs affaires, son horreur de la pauvreté, son incapacité de gérer seule la propriété, et l’offre inappréciable que lui avait faite M. Alexandrowicz de prendre, en l’épousant, tous ces soucis à sa charge. De cette façon, disait-elle, on garderait ses habitudes, son rang dans le pays… Certes ce mariage était un douloureux sacrifice pour elle,… mais elle le devait à ses enfants, et cela ne valait-il pas mieux, du reste, que de solliciter l’appui de parents toujours récalcitrants en pareil cas ?

Et, les yeux mouillés, cette fois de vraies larmes, se faisant petite, soumise presque :

« Voyons, Marylka, toi, l’aînée, la plus raisonnable, parle,… décide, je n’ai pas dit oui encore… » Alors la pauvre enfant, toute remuée devant la faiblesse maternelle, avait balbutié d’une voix étranglée :