Page:Popelin - Un livre de sonnets, 1888.djvu/223

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES ROSES

A Gabriel Ferrier.

Quand le printemps revient, ô jeunesses alertes !
Beau cortège amoureux, vous le fêtez en chœur ;
Mais, pensif, le vieillard vous voit, non sans rancœur,
Fouler d’un pied léger l’herbe des pentes vertes.

Il était, autrefois, tout comme vous, et, certes,
II portait, triomphant, son jeune front vainqueur ;
Folâtre, il excitait les ivresses du cœur
Au parfum provocant des roses entr’ouvertes.

Allez, c’est votre tour, aux regards des matins
Arracher les boutons sur les touffes nouvelles ;
Les roses passeront, vous passerez comme elles.

La jeunesse et la fleur ont de mêmes destins.
Vous n’éluderez pas la triste loi des choses
Les roses passeront ! Allez cueillir les roses.