Comme il est convenu que la critique a tout autant de droits que les belles-mères en général et que Mme Bodignon en particulier à la qualification de douce-amère, je dirai à M. de Parseval que son roman est amusant, honnête, bien mené, fort supérieur à de prétentieux chefsd’œuvre que je ne veux pas nommer de peur d’être traité de sacrilège. Les caractères sont vrais, le dialogue est naturel ; un trait piquant, un détail ingénieux, relèvent, de temps à autre, ce que l’ensemble pourrait offrir d’un peu vulgaire. Si Charles de Bernard n’avait pas existé, si le Théâtre Français n’avait pas joué quatre ou cinq cents fois une jolie comédie intitulée le Mari à la Campagne, j’ajouterais que le roman de Douce-Amère est original. En conscience, c’est le seul éloge que je suis obligé de lui refuser. Toutes ces figures, — Mme Bodignon, M. Bodignon, le lieutenant Clapier, Clausalle, Vernoise, — semblent découpées dans le répertoire de l’auteur des Ailes d’Icare. Dois-je m’en plaindre ? Au contraire ; persuadé qu’il vaut mieux imiter un bon modèle que devenir un mauvais original, fidèle admirateur de Charles de Bernard que l’on oublie trop, je remercie M. de Parseval de m’a voir fait croire qu’il n’est pas mort, ou qu’il va revivre.