et en même temps un cri déchirant retentit dans la petite pièce où dormait Myette.
Cadenet et Mâchefer interdits virent apparaître la jeune fille, pâle, émue, les cheveux en désordre :
— Ô mon Dieu, mon Dieu ! murmura-t-elle, il l’a tué !
— Que veux-tu dire, petite ? demanda Cadenet, es-tu folle ?
— Non. Il l’a tué, vous dis-je, il l’a tué ! répéta l’enfant.
— Tu viens de faire un mauvais rêve, mon enfant.
— Mais n’avez-vous pas entendu ce coup de feu ?
— Eh bien ! c’est un braconnier qui vient d’assassiner un lièvre.
— C’est un homme qui vient d’en assassiner un autre ! s’écria l’enfant avec une énergie inspirée.
— Tu as rêvé… tu es sous l’impression d’un cauchemar.
— Non, non, je l’ai vu ! j’ai rêvé vrai…
Et Myette se tordait les mains de désespoir.
— Mais qui donc as-tu vu ?
— Mon père !
— Ton père ? Et il tuait quelqu’un ?
— Non, c’est lui qu’on a tué…
Et Myette, parlant ainsi, avait ouvert la porte de la cabane et s’était, demi-nue, élancée au dehors.
— Venez, venez avec moi… répétait-elle affolée… Oh ! j’ai vu l’endroit, dans mon rêve… je vous conduirai… venez…
Cadenet et Machefer ne réfléchirent pas plus longtemps que la jeune fille venait de dormir paisiblement, qu’il était