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Le bûcheron pressa le pas et eut, en moins d’une heure, atteint la clairière au milieu de laquelle s’élevait sa hutte.

Un filet de fumée s’élevait au-dessus du toit.

— Ils y sont ! se dit Jacomet, car la petite est pour sûr couchée à cette heure.

Puis, ayant aperçu quelques taches brunes sur la nappe de neige qui couvrait la clairière, il s’en approcha et reconnut une trace de pas.

Ces pas sortaient du bois et se dirigeaient vers la cabane.

— Oui, oui, se dit encore Jacomet, il y en a au moins un au rendez-vous.

Et il hâta sa marche et eut bientôt atteint la porte de sa hutte.

Un bruit de voix confuses se faisaient entendre à l’intérieur.

Jacomet poussa la porte et trouva deux hommes assis au coin du feu et causant.

La hutte du bûcheron était divisée en deux compartiments.

Dans l’un couchait la fille de Jacomet, cette jolie Myette que nous avons entrevue.

L’autre était la pièce d’entrée, la cuisine, le lieu où le père et la fille vivaient ensemble pendant le jour et durant les longues soirées d’hiver.

Ainsi que l’avait supposé Jacomet, Myette était couchée.

Des deux hommes étaient seuls au coin du feu. Chaussés de sabots, vêtus de bourgerons bleus, la barbe inculte et les cheveux longs, c’étaient des paysans à première vue.