— Tu le vois…
— Et je viens vous dire que vous avez tort.
— Tu me l’as déjà dit, il y a quelques heures.
— Oui, mais alors ce n’était qu’un conseil.
— Serait-ce un ordre, maintenant ? fit le comte Henri en souriant.
— Vous savez bien, monsieur Henri, que je n’ai pas d’ordres à vous donner.
— Eh bien ! alors… explique-toi.
— Voici, dit le bûcheron. Quand vous êtes venu chez moi et que je vous ai accompagné, je me suis borné à vous conseiller de cesser vos visites nocturnes aux Saulayes.
— Bon. Après ?
— Maintenant j’ai sur ce qui passe au château des renseignements de telle nature, que je vous dis hardiment : monsieur Henri, n’y allez pas !
— Que se passe-t-il donc au château ? le chef de brigade y est… Eh bien ?
— Vous vous trompez, il n’y est pas.
— Alors, raison de plus pour que j’y aille.
— Au contraire, rebroussez chemin.
— Mais pourquoi ?
— Parce que le général rentrera cette nuit d’un moment à l’autre.
— Qu’est-ce que cela me fait ? madame Solérol habite une aile du château et lui l’autre.
— Il peut entrer chez sa femme.
— Oh ! pour cela, non ! dit Henri avec une hauteur dédaigneuse. Il a le château, c’est-à-dire la dot, et ma cousine porte son nom, mais là s’arrête leur intimité.