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IV

PROMENADES AUX CHAMPS. — LA PETITE ADÈLE.


Où vont nos amoureux, la main dans la main et le front épanoui sous les brises du printemps ? Ils fuient loin de Paris où chacun les jalouse et les épie, loin des propos médisants, loin de la chambre où tout leur rappelle un souvenir importun, sans cesse présent à leur esprit et qui trouble leurs plus voluptueux épanchements. De bois en bois, de colline en colline, le long des haies fleuries et des buissons qui chantent, presque toujours à couvert et dérobés aux regards, ils s’oublient des heures entières à causer de leur affection, à faire des vœux pour qu’elle soit éternelle. Là, tout leur sourit : les douces couleurs dont l’œil ne se lasse jamais et ce charme de l’isolement que l’on sent,