mère des hommes. Le démon détourne la tête d’envie… ». Voltaire ajoute : « Comme il n’y a point d’exemple d’un pareil amour, il n’y en a point d’une pareille poésie. »
Quel que soit mon respect pour l’opinion du grand génie auquel on élève aujourd’hui des statues au lieu de lire ses œuvres, je dois dire qu’il commet là une petite erreur. Bien avant Milton, Virgile, le plus pieux des poëtes de l’antiquité, avait tracé de l’amour conjugal un tableau vrai et chaud, sans aucune des surcharges que la fantaisie érotique des chrétiens a voulu depuis ajouter à cet acte. C’est au livre VIII de l’Enéide, lorsque Vénus veut obtenir de Vulcain des armes pour son fils :
Dixerat, et niveis hinc atque hinc diva lacertis
Cunctantem amplexu molli fovet : ille repente
Accepit solitam flammam, notusque medullas
Intravit calor, et labefacta per ossa cucurrit.
Non secus atque olim tonitru quum rupta corusco
Ignea rima micans percurrit lumine nimbos.
Je ne sais pas assez de latin pour tradu