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fortune. L’union était des mieux assortie et fut longtemps des plus heureuse. Associée et soumise à un époux vigoureux, la jeune fille devint une femme charmante, mère de deux beaux enfants ; il semblait que ce bonheur ne dût jamais prendre fin.

Il n’est pas de demoiselle bien née, au moment où elle se marie, qui ne songe à rendre son époux heureux. C’est du fond du cœur et sans arrière-pensée, qu’elle lui jure, en acceptant son joug, fidélité et obéissance. Pourquoi de si belles résolutions ne tiennent-elles pas jusqu’au bout ? Comment ces anges de vertu en viennent-ils à tacher la blancheur de leurs ailes ? Devons-nous en chercher la raison dans le vilain propos d’un poète : Toute femme a le cœur libertin ? Non certes. Le plus souvent, il faut bien le reconnaître, si la paix du foyer conjugal est troublée, si le calme fait place aux orages, c’est la faute du mari.

Que la morale du monde est indulgente au sexe laid ! Pourvu qu’un homme marié garde certain décorum et sauve, comme on dit, les apparences, il lui est permis, bien plus, on lui