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la condescendance imposée par une beauté tendrement superstitieuse à laquelle il fait allusion en ces termes :

« Je n’ai jamais aliéné ma volonté et mon jugement, hormis un instant, dans le monde de Hugo, et par l’effet d’un charme, le plus puissant et le plus doux, celui qui enchaînait Renaud dans le jardin d’Armide. »

Quel est le nom vrai de cette dame ainsi poétiquement désignée ? Eh ! mon Dieu, je vous le dirais volontiers si je pouvais compter sur votre discrétion, mais vous ne me garderiez pas le secret. Pourtant, y tenez-vous ? — Non, non, non ! répond d’une voix unanime le chœur des femmes mariées, en cela d’accord avec l’adage rustique : Bon b… qui le fait, Jean f… qui le dit. Faites donc taire le poète indiscret qui s’en va, comme un coq, chanter son triomphe sur les toits.

C’était déjà l’avis de M. Tartuffe, parlant à Elmire de ces gens

Dont la langue indiscrète, en qui l’on se confie,
Déshonore l’autel où leur cœur sacrifie.