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par les Revues, où la pensée est soufflée et délayée en vue d’une abondance de copie, où l’on tire tant qu’on peut sur la couenne pour obtenir le nombre de pages demandé ! Tous les sujets y sont traités brièvement et avec compétence. Dédaigneux de la littérature de l’empire, correcte et claire, mais sans couleur ni relief, les rédacteurs ont compris qu’il fallut croiser les races, pour l’esprit comme pour le reste ; sans quoi, l’on croupit sur place, et par trop de peur de s’abâtardir, on n’engendre plus. Aussi passent-ils la frontière sur tous les points et vont-ils emprunter à l’Angleterre, à l’Allemagne, à l’Espagne et à l’Italie de nouvelles sources d’inspiration. Le mouvement libéral, imprimé aux esprits par les trois chaires de Guizot, Cousin et Villemain, y trouve aussi son écho, et la question religieuse elle-même y est abordée hardiment ; c’est là que Th. Jouffroy publia son fameux article : Comment les dogmes finissent. Phénomène unique depuis la Révolution et qui ne s’est pas renouvelé : cette feuille, quoique purement littéraire, eut du succès. La politique n’y fut introduite que