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juge par ce passage de la Vie de Joseph Delorme :

« Que faire ? à quoi me résoudre ? faut-il donc la laisser épouser à un autre ? — En vérité, je crois qu’elle me préfère. Comme elle rougissait à chaque instant, et me regardait avec une langueur de vierge amoureuse, quand sa mère me parlait de l’épouseur qui s’était présenté, et tâchait de me faire expliquer moi-même ? Comme son regard semblait dire : — Ô vous que j’attendais, me laisserez-vous donc ravir à vos yeux, lorsqu’un mot de votre bouche peut m’obtenir ? »

De tous ces aveux il résulte qu’avant de se résigner au célibat, Sainte-Beuve a eu bien des velléités de matrimonium ; mais cela n’a jamais abouti.

Plusieurs raisons s’opposèrent à ce qu’il achevât sa médecine et se fît recevoir docteur. Il en fut un peu comme du grec ; l’étude de cette science ne lui donna pas tout ce qu’il s’en était promis. Esprit exact et précis, il alla vite au fond des doctrines de l’école, en fit le tour, en constata l’incomplet et les lacunes et, dans