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partie d’un livre dont l’abbé Lacordaire a composé un important chapitre. Je comprends pourtant les scrupules d’un fin critique, ami de Sainte-Beuve, Ch. Magnin, qui lui écrivait quand tout cela parut imprimé : « C’est une étude bien hardie sur la nature humaine. Ce que vous avez peint n’est pas l’état normal ; c’est une exception rare. » Pas si rare cependant ; beaucoup d’autres ont passé par là qui n’en soufflent mot, et n’ont jamais exhalé leurs remords que dans l’antichambre de Ricord ou de Cullerier. Car les coquines vous laissent trop souvent un souvenez-vous de moi qui gêne dans les entournures.

Sans plus nous attarder à la peinture de ces vulgaires escapades de l’étudiant, suivons-le dans la visite qu’il fit quelques années après à sa cousine, fille d’un professeur de médecine à Strasbourg. Il l’avait connue enfant à Boulogne, où elle était venue avec sa mère passer quelque temps chez ses grands parents,

Blonde et rose, et causeuse, et pleine de raison ;
Chez sa grand’mère aveugle, autour de la maison
Nous aimions à courir sur la verte pelouse ;