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depuis, les crimes de la Terreur à la philosophie, ils savaient que les passions, les intérêts et surtout les instincts les plus vils de la perversité humaine y avaient plus contribué que les idées.

Il est bien vrai qu’au sortir des atrocités de ce régime ils s’étaient remis à vivre avec délices. Afin de prendre leur revanche de la grossièreté récente par une sorte d’étourdissement et d’ivresse des sens, ils se plurent à jouir des plaisirs libres et faciles avec d’autant plus d’ardeur qu’ils en avaient longtemps été sevrés. Ce fut un petit carnaval après le carême des sans-culottes. Détente bien excusable au lendemain d’une crise ! y eut-il excès d’orgie, trop de bacchanale ? On l’a dit. Bonaparte, qui avait ses raisons pour cela, essaya de le faire croire. Non content d’écarter ces hommes du pouvoir, il les a calomniés, flétrissant leurs opinions du nom d’idéologie et leurs mœurs de celui de corruption, lui l’homme pieux et pur que chacun sait.

Leur seul tort fut de laisser cet officier de fortune leur prendre des mains la république et