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jusqu’à la fin. Aussi, avant d’expirer, n’arrêta-t-il point ses regards sur la forme gracieuse de la femme qui avait été le dernier leurre d’un bonheur introuvé, mais sur les pages où il avait fixé les rayonnements de son génie. On dirait que la mort ait voulu consacrer cette attitude suprême ; car, même après le trépas, le pouce et les doigts de l’écrivain convergeaient comme pour saisir une plume absente.

Je ne veux pas conclure, par crainte de manquer d’impartialité. Je laisse donc ce soin à l’un de ceux qui continuent après lui la même lutte et qui sont plus capables que moi de juger les résultats de son oeuvre. Voici l’éloge funèbre que M. Francisque Sarcey lui consacra, quelques jours après sa mort, dans le Gaulois du 22 octobre 1869 :

« Que d’idées justes Sainte-Beuve n’a-t-il pas semées autour de lui ? Que d’erreurs n’a-t-il pas corrigées ? Que d’heures n’a-t-il pas rendues plus agréables et plus douces ! Il est bien probable qu’un jour, le monument qu’il a élevé et qui est aujourd’hui ramassé sous son nom, s’en allant pierre à pierre à mesure des siècles,