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pour elle une sorte d’amour paternel. Pourtant, s’il fallait en croire Mme Collet, elle aurait eu les exigences et les mutineries d’une vraie maîtresse. Lorsque le sénateur recevait à sa table les princes et leurs amis, elle en témoignait de l’humeur.

« En secret dépitée, elle entr’ouvrait la persienne de sa chambre et regardait arriver les hôtes privilégiés, dont la compagnie lui était interdite. Si une femme se trouvait parmi eux, elle examinait ou enviait sa toilette : de quel droit, à moins que ce ne fût la princesse, une autre femme venait-elle s’asseoir à cette table, qu’elle considérait comme sienne ? Tantôt elle y avait vu étalés l’argenterie et les cristaux de réserve ; elle avait, avant les convives, savouré du regard les mets choisis qu’ils allaient déguster. Pourquoi ce luxe et ces primeurs pour eux et pas pour elle ? Ne devait-elle pas désormais, afin de tenir sa place dans la maison, exiger tout ce qui était offert à ceux qu’on y fêtait ? »

« Elle ne se laissait désarmer et amadouer les jours suivants qu’à force de prodigalités et