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de ne plus se risquer sur l’élément perfide. Mais quoi ! des tentations nous reviennent, des envies de s’y reprendre, de prouver que nous ne sommes pas si infirmes, d’avoir une dernière saison, une semaine du moins, un bon jour. On a beau s’irriter soi-même contre ces vieilles passions et leur faire la guerre : « Que ne leur fait-on pas ? On dit des injures, des rudesses, des cruautés, des mépris, des querelles, des rages, et toujours elles remuent ; on ne saurait en voir la fin ; on croit que, quand on leur arrache le cœur, c’en est fait, et qu’on n’en entendra plus parler ; point du tout, elles sont encore en vie, elles remuent encore[1]. »

Auprès de ce vieillard, bien moins accablé sous le poids des ans que sous l’étreinte d’une maladie cruelle, Célina apparaissait, avec sa mine d’élégie et son profil fluet, comme l’ange consolateur de l’automne à son déclin. D’ailleurs Sainte-Beuve demandait si peu à celle qui régnait chez lui, que sa tendresse craintive simulait

  1. Mme de Sévigné.