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ancien secrétaire tombe sous sa plume, et il en sort immédiatement un portrait engageant, bien fait pour inspirer, à qui le lira, le désir de connaître l’original. Et notez que ce n’était pas là un disciple, quelqu’un que l’on patronne parce que ses idées sont en communion avec les nôtres ; tout au contraire, M. Levallois le critiquait, le contredisait, le taquinait, regimbait à ses idées sur presque tous les points ; mais il avait suffi d’un peu de bon vouloir et de quelques germes de talent pour lui conquérir estime et protection.

Qui donc, parmi les littérateurs les plus obscurs, n’a eu recours à sa bienveillance et ne l’a trouvé toujours prêt à tendre la main ? Qui donc, si petit et si éloigné qu’il fût, n’a entendu de lui un de ces mots décisifs qui engagent une vocation en faisant le jour devant elle ? Écoutez ce que dit, à ce propos, M. Philippe d’Auriac : « Ne voulait-il pas me faire tâter de Buloz ! Je repoussai doucement ses offres, heureux de prendre en flagrant délit d’obligeance désintéressée l’homme qu’on représentait comme un type d’égoïsme et de calcul. »