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ns le volume où celui-ci, plus reconnaissant que tant d’autres, l’a racontée, est la meilleure preuve de la persistance que mettait Sainte-Beuve à rendre service aux gens.

En 1852, il voit venir à lui ce jeune inconnu qui sortait du collége, pauvre et malade, et qui lui soumet des essais de poésie aussi naïfs et inhabiles qu’on les produit à cet âge. Loin de le dédaigner, il l’accueille avec une affabilité cordiale et s’inquiète aussitôt de lui trouver de l’emploi au Moniteur, où il écrivait lui-même. Quelque temps après, ayant besoin d’un secrétaire, il le prend avec lui et le garde en cette qualité pendant trois ans. C’est M. Levallois qui le quitte pour entrer au journal l’Opinion nationale, et Sainte-Beuve en paraît d’abord froissé. Mais, à la première visite, son dépit s’évanouit et le voilà qui s’intéresse de plus belle au succès de son jeune ami, qui l’encourage et l’aide de ses conseils, qui applaudit à chacun de ses articles et qui, dans les siens, ne laisse échapper aucune occasion de le recommander aux suffrages du public. Écrivant un jour à la princesse Mathilde, le nom de son