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Montespan fort exacte aux rigueurs du carême et paraissait s’en étonner : Parce qu’on commet une faute, faut-il donc les commettre toutes, dit-elle. Je ne m’empare que du mot. Hier, vous méditiez une vie pure, dévouée, honorée de toutes les vertus, semant de chaque main les bienfaits. Ce matin, parce qu’un tort, une souillure grave a, depuis hier, obscurci votre vie, à l’heure du bienfait que vous projetiez, le ferez-vous moindre, comme quelqu’un qui déserte le combat, qui a perdu l’espoir de s’honorer lui-même ? Oh ! faites le bienfait comme si vous étiez resté pur ; faites-le, non pour vous honorer (ce n’est pas de cela qu’il s’agit), mais pour soulager le souffrant ! Que le pauvre ne s’aperçoive pas de votre tort, de votre souillure survenue envers vous-même ; c’est le moyen, d’ailleurs, qu’elle disparaisse, qu’elle s’efface un peu… Tendez, tendez votre main à celui qui tombe, même quand vous la sentiriez moins blanche à offrir. »

Ne sont-ce pas là de nobles sentiments exprimés en beau langage ? Peut-on mieux expier les torts d’une complexion amoureuse ? Ces