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Lettres à la princesse, Chroniques parisiennes, Cahiers, Correspondances, il a rafraîchi son culte en fournissant des aliments nouveaux à l’appétit des lettrés. Desservant et gardien du monument funèbre, il empêche d’y pousser la ronce de l’oubli ; son bâton donne la chasse aux insolents qui s’avisent de cracher dessus ou d’y jeter des pierres.

Je l’ai fort applaudi pour sa réponse à la Revue des Deux-Mondes, où l’on avait prétendu, contre toute vraisemblance, que Sainte-Beuve n’aimait pas sa mère, et que même il la rudoyait souvent. On ne saurait, en effet, inventer d’accusation plus à contre-sens. Ceux qui ont vécu près de lui savent combien il était affectueux et prévenant, je ne dis pas seulement pour les êtres qui lui étaient chers, mais pour le moindre de ses amis.

Après cela, qu’il ait eu parfois à souffrir de la sollicitude inquiète de sa mère, de ses conseils trop prudents, qu’il ait regimbé contre une tutelle prolongée outre mesure, il n’y a rien là que de fort ordinaire et qui n’implique nullement un manque d’affection. Nos parents ne savent