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portaient pas moins la marque de son talent. Et c’est au moment où il s’arrête enfin dans ce labeur de géant, où il prête l’oreille, s’attendant à un cri d’admiration, qu’une voix désobligeante chicanera son génie ! Ah ! si l’on pouvait lui répondre !

Quel écrivain n’a rêvé d’avoir sous la main un journal où, à l’aise et sans contrôle, il puisse éreinter ses rivaux et chanter sa gloire ? Avoir ses coudées franches et pas de rédacteur en chef ! quel bonheur !

Ce rêve, Balzac parvint enfin à le réaliser en 1840 : il fonda la Revue parisienne et la rédigea tout seul. Dieu sait s’il en profite pour faire à son tour la leçon aux autres et remanier la carte d’Europe au gré de son imagination. Peu s’en faut qu’il ne demande à remplacer M. Thiers au ministère. Mais son premier soin, vous le pensez bien, est de courir sus au critique malencontreux. Sans plus tarder, il entreprend son exécution.

Le début de l’article est sur un ton de modération qui ne se soutiendra pas. L’auteur se propose, dit-il, de répondre dignement à des