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risant propos, qui, paraît-il, avait réellement été tenu par J.-J. Ampère :

« C’est drôle ! quand j’ai lu ces choses-là (certaines descriptions sales et minutieusement ignobles), il me semble toujours que j’ai besoin de me laver les mains et de brosser mon habit. »

Nous savons, par un récit de M. Jules Sandeau, quel fut l’effet de cet article sur Balzac. Celui-ci, dans ses fréquentes rencontres avec l’auteur du portrait, n’avait sans doute reçu de lui que des louanges ; il avait d’ailleurs assez donné de preuves d’un talent de premier ordre pour se croire le droit d’être traité aussi favorablement que les autres grands écrivains, que le peintre littéraire ne présentait jusque-là que par leurs beaux côtés. Il s’apprêtait donc à savourer l’enivrant breuvage sans se douter de l’amertume qu’il trouverait au fond.

Les premières pages le chatouillèrent agréablement ; il avala même sans trop de grimace quelques-uns des traits cités plus haut ; mais à la fin, révolté de tant de chicanes, de pointes méticuleuses, il jeta de dépit la brochure en