Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/270

Cette page n’a pas encore été corrigée

peine à se pousser, à se classer plus haut que la vogue, et, malgré son talent redoublé, malgré ses merveilleuses délicatesses d’observation, à monter dans l’estime de plusieurs jusqu’à un certain rang sérieux…

Il devine les mystères de la province, il les invente parfois ; il méconnaît le plus souvent et viole ce que ce genre de vie, avec la poésie qu’il recèle, a de discret avant tout, de pudique et de voilé…

La plupart de ses commencements sont à ravir ; mais ses fins d’histoire dégénèrent ou deviennent excessives. Il y a un moment, un point où, malgré lui, il s’emporte. Son sang-froid d’observateur lui échappe ; une détente lui part, pour ainsi dire, en dedans du cerveau, et enlève à cent lieues les conclusions. »

Dans un autre passage, il caractérise en termes excellents l’influence prestigieuse et séductrice exercée sur les femmes par l’habile magicien :

« Il sait beaucoup de choses des femmes, leurs secrets sensibles ou sensuels ; il leur pose en ses récits des questions hardies, familières,